Le système de santé est encore sous le choc de la pandémie du COVID 19 qui a mis en exergue un grand nombre de difficultés opérationnelles. Après la crise est venu le contrecoup de la crise matérialisé par une vague de départ et démission des personnels soignants jusqu’à atteindre une pénurie de personnel inédite (ex. 1 000 postes d’infirmiers vacants et 18% de lits fermés dans les hôpitaux de l’AP-HP) dont la conséquence est la fermeture de lits et l’étalement des interventions chirurgicales sur une plus longue période.
A cette pénurie de personnel soignant, s’ajoute aussi la grande démission des étudiants en cours de formation. 20% des infirmières abandonnent leurs études», selon le ministre de la Santé. Si le nombre de diplômés diminue, la situation de manque de personnel est donc appelée à perdurer.
Pour apporter des réponses à ces difficultés opérationnelles, des solutions « digitales » sont arrivées sur le marché, portées le plus souvent par des start-ups. Ces solutions digitales ont pour objectif d’améliorer les process, de facilité la vie du personnel soignant, de redonner du temps au personnel pour s’occuper des patients et d’améliorer l’expériences des patients.
Mais l’accueil mitigé de ces solutions n’est pas à la hauteur des enjeux. Alors que des solutions existent, qu’elles ont démontré leurs efficacités dans d’autres pays et régions du monde, des freins énormes existent qui en ralentissent l’adoption alors même qu’elles ont vocation à contribuer à résoudre une partie des problèmes et à facilité la vie des personnels soignants.
Le média French web dans son édition du 15 novembre 2022 explique très bien la difficulté à faire rentrer le digital dans l’hôpital : « […] Certains soignants voient d’un mauvais œil l’irruption de ces start-up dont ils jugent la recherche de rentabilité opposée à la mission de l’hôpital public. »
Les mêmes difficultés existent dans les maisons de retraite médicalisées (Ehpad). Le rapport de la cour des comptes de février 2022 pointe du doigt les manques persistants de personnels qualifiés.
Bien évidemment, les solutions « digitales » ne remplaceront pas le personnel soignant mais elles sont là pour les aider. En premier lieu pour leur faire gagner du temps en mettant en place les outils leur permettant de (re)trouver un équipement bio médical, un brancard, un fauteuil roulant sans y passer parfois jusqu’à plusieurs heures par semaine. Il s’agit également de fluidifier les flux de patients en consultation ou en chirurgie classique ou ambulatoire en apportant les outils permettant de ne pas perdre de temps à chercher un patient, mais aussi de fluidifier le parcours patient et d’éviter les congestions de patients qui attendent sur un brancard dans les couloirs. Des solutions ont été conçues pour améliorer la sécurité du personnel soignant en les dotant d’outils leur permettant d’appeler de l’aide en appuyant sur un bouton d’urgence sur un badge ou sur un smartphone quand ils se font agresser verbalement mais aussi physiquement par les patients eux mêmes ou les accompagnants. Ce manque de sécurité qui conduit immanquablement à des arrêts maladie mais aussi des démissions peut-être amélioré par la digitalisation de l’hôpital et des moyens.
Les retours d’expérience de part le monde sont probants. Il n’est plus temps d’attendre avec défiance pour décider d’enclencher un processus de digitalisation. Toutes les parties prenantes doivent pousser dans le même sens pour accélérer la transition en mettant en oeuvre des solutions digitales qui contribueront à améliorer le bien-être au travail du personnel soignant et l’expérience patient.